L’APPROCHE
OCCIDENTALE DES MANDALAS
Le message des
roses des cathédrales
Dans leur berceau
d’Ile de France naissent les roses des cathédrales, dès le XIIème siècle.
Elles essaiment ensuite à travers l’Europe (Italie, Espagne,
Allemagne, Angleterre), portées par un enthousiasme surprenant.
UN MANDALA : IMAGE D’UNE TOTALITE
Quand nous
entendons le mot « Mandala » s’éveille en nous l’évocation de
l’Orient . En Sanskrit, « Mandala » signifie « cercle ».
Les
« Mandalas » sont des organisations colorées (souvent), rayonnantes
ou spiralées qui s’organisent entre le centre et la périphérie d’un
cercle ou d’une figure inscrite dans ce cercle (polygone).
Généralement construit en deux dimensions, ils peuvent être
envisagés en trois dimensions au sein de la sphère.
DES MANDALAS EN EUROPE
En France
comme dans tous les pays d’Europe, nous pouvons contempler des
« Mandalas », figures exceptionnelles suspendues entre Ciel et
Terre : ce sont les « Roses des cathédrales ». Elles sont du baume
pour l’Ame par leur beauté grandiose et d’un profond enseignement
pour notre Esprit grâce à toutes les connaissances qu’elles
dissimulent.
Seuil majestueux entre le monde intérieur et le monde extérieur, ces
fenêtres circulaires grandioses inondent de « Lumière-Couleurs » les
sanctuaires et déroulent, au gré des heures de la journée et au fil
des saisons, une symphonie colorée qui compte la marche du temps.
LES ROSES CHANTENT
Appelées
Roses, elles chantent un hymne à la « Vierge Marie », image vivante
de L’Ame humaine transfigurée, lorsque naît en elle, l’enfant Roi :
« le Christ Jésus ».
La roue du destin, éternel recommencement cyclique, sans devenir,
devient ici la fleur de la résurrection, de la transfiguration qui
magnifie les efforts des Etres humains pour passer de « l’état de
créature naturelle », dépendante et soumise aux forces cosmiques, au
« statut de créateur », qui choisit librement de collaborer avec les
forces cosmiques en apprenant à les connaître, grâce à leurs
créations terrestres.
Orientée en fonction du cycle solaire, le nef est (plus ou moins
selon les lieux, dans l’Axe Est-Ouest, à l’image du Soleil, dont le
lever le coucher varient selon les saisons), la nef des cathédrales
naviguent dans les flots du ciel, tel un vaisseau inversé.
DEUX COURANTS DU
TEMPS
Lorsque le
fidèle pénètre dans la cathédrale par l’Ouest, il quitte le monde
profane et entre dans un espace de résurrection, en se dirigeant
vers l’Est (qui abrite l’autel), par l’axe central de la nef : il
s’avance vers la « Jérusalem céleste ».
Il suit le courant du temps créateur qui évoque le rajeunissement de
l’Ame humaine quand elle quitte la Terre. Lorsqu’il retourne sur ses
pas, pour rejoindre le monde profane des soucis quotidiens, il se
coule dans le courant du temps ordinaire, celui qui nous mène de
l’enfance à la vieillesse.
UN VOYAGE DANS
L’ESPACE-TEMPS
Toutes les
Roses évoquent le temps, qui rythme notre vie sur Terre et porte le
déroulement de tous nos efforts, de nos joies, de nos peines.
Le « cercle-cycle »
est une réalité spatiale qui s’exprime dans les « Etoiles zodiacales »
qui habillent l’écliptique (le chemin du soleil dans sa course
journalière), joyaux merveilleux que nous pouvons contempler avec
les yeux de notre corps physique.
C’est une
réalité temporelle qui se révèle grâce à la position solaire qui
illumine (et la cache à
nos yeux), une constellation différente chaque mois, changement que
nous ressentons dans notre Ame plus ou moins consciemment.
Notre vie
terrestre se déroule au sein de cette double réalité spatiale et
temporelle, grâce à notre corps physique qui se déploie dans
l’espace et notre Ame qui évolue dans le temps.
LES TROIS
GRANDES ROSES
La Rose
nord, presque toujours
dans l’ombre, baigne dans des couleurs à dominante froide. Elle
exerce un pouvoir aspirant sur notre Ame.
Elle évoque les « Forces
féminines » de la nuit, liées à la « Lune-Mère » et à la
« Vierge-Marie » qui devint
Lune pour que « Jésus » puisse s’incarner, grâce à son dévouement,
son abnégation bienfaisante. Ces forces féminines cosmiques
préparent la descente vers l’incarnation.
Les vitraux
inclus dans la rosace évoquent L’Ancien testament : les prêtres, les
prophètes, les rois et la Vierge-Marie, l’enfance de Jésus parfois,
tout le passé qui préparait l’avénement
de Christ : « L’Homme-Dieu ».
La Rose sud
est éclairée à son maximum au solstice d’hiver, car à ce moment là,
l’écliptique est basse. Dans le cycle journalier, le Soleil
l’éclaire à Midi.
Les couleurs
chaudes affluent vers nous, réchauffant notre Ame, en évoquant
l’accomplissement d’un « cycle de devenir ».
Cette Rose
nous parle des « Forces solaires masculines » qui font grandir tous
les Etres vivants et illuminent la conscience des Etres humains, en
quête de leur véritable destinée. Ces forces solaires nous
conduisent vers le Monde spirituel.
Les thèmes
iconographiques des vitraux (avant certaines restaurations
intempestives), parlent des 4 évangélistes, des 12 Apôtres, des 24
Martyrs, entourant le « Christ en gloire », ressuscité, après
l’épreuve du « Mystère du Golgotha », image du triomphe de la vie
sur la mort.
Il s’agit donc ici du « Nouveau testament », qui est
l’accomplissement de l’Ancien, évoqué dans la Rose Nord.
La Rose
ouest, celle que le
Soleil couchant illumine et magnifie le portail Ouest, balance, dans
ses vitraux, entre les couleurs chaudes et les couleurs froides,
comme la Nature, quand vient « l’équinoxe d’Automne » qui annonce le
triomphe des « Forces de nuit » sur les « Forces de jour », dans le
cycle annuel.
Les forces
obscures extérieurement deviennent lumineuses dans la conscience
humaine qui
s’y prépare. Elles sont « Forces de conscience ».
Elles prennent
le pas sur les « Forces de vie », qui nous ont extériorisés à la
belle saison : le
temps est venu de comprendre ce que les expériences nous ont appris sur nous-même
et sur le Monde.
Dans les
images des vitraux, le « Monde humain » nous est décrit : à travers
les vicissitudes
de la vie terrestre (évoquées par les douze mois de l’année et les douze signes
du zodiaque), les Etres humains sont appelés à parcourir les
épreuves qui mènent des vices (liés à la pratique de toutes les
passions égoïstes), aux vertus (attributs des Etres qui triomphent
de leurs passions), celles-ci n’étant, en fin de compte, que nos
« entraîneurs » sur le chemin de la perfection morale et
psychologique, grâce à la progression de notre conscience, de la
« connaissance
de soi ».
Au centre de
la Rose, la Vierge-Marie tient « L’enfant Christ », image vivante
qui nous rappellent les forces lunaires et solaires (évoquées dans
les Roses nord et sud), qui oeuvrent en chaque Etre humain, pour
nous conduire d’un passé de dépendance, de soumission et de révolte
orgueilleuse, vers un futur où les Etres humains
sauront collaborer de façon intelligente, consciente et responsable avec les
« Forces qui oeuvrent à la création du monde ».
L’Ame humaine
aura alors accueilli « L’enfant-Soleil, L’enfant-Christ », grand guérisseur de
tous les maux. C’est l’étape du « Jugement dernier ».
A L’EST, où le
Soleil se lève, nous ne voyons jamais de Rose.
Seul endroit
courbe de la cathédrale, à l’image de la tête des Etres humains, son
architecture ne se prête qu’à la réception de vitraux plus modestes
et plus intimes.
Voici décrit
succinctement l’aspect thématique des trois grandes Roses.
Il existe des
variantes à ce schéma de base mais les principes restent identiques.
Ces Roses sont
structurées par des « rivières de vie », qui désaltèrent les Ames
assoiffées de connaissance primordiales cachées dans ces livres
d’images que sont les vitraux. Ces Roses sont des Mandalas de
Connaissance et d’Amour guérissant.
LE MOUVEMENT
EST A L’ORIGINE DE TOUTE FORME
Un « mouvement
formateur » appelé « invagination », revient souvent dans la structuration
des Roses.
C’est un
« Mouvement réel » discernable en embryologie quand une Ame humaine
s’incarne dans un corps physique.
Ce mouvement
n’est jamais présent dans la morphogénèse d’un végétal, dont l’Ame n’est
pas incarnée.
Voici ce
mouvement en 4 phases :
LES LIEUX OU
CE MOUVEMENT PEUT ETRE VU
Paris : la
Sainte chapelle.
Beauvais : la
Cathédrale.
Vincennes :
elle est ici structurée en six : le nombre de la Vie.
Sens : elle
est structurée en cinq, le nombre de la création humaine.
Le cinq trouve
son accomplissement dans le dix, union de la création humaine et de la création
divine.
Milan : où
elle est structurée de manière non symétrique, ce qui lui donne un caractère très
dynamique, lié au devenir.
©
Copyright Geneviève Marty-Libert / Août 2002.
Article paru
dans « Bio contact », en Août 2002.
Révisé et
actualisé en Octobre 2011.
EXPERIMENTER LES FORCES FORMATRICES
Geneviève
Marty-Libert, dans son enseignement s’efforce de faire expérimenter les « Forces
formatrices, les principes formateurs, à l’Oeuvre dans les créations
naturelles »,
afin de passer de la simple « imitation des formes naturelles », à la
compréhension de leur « génèse », par ces forces formatrices et ces
principes formateurs.
La première partie de son enseignement sur les Mandalas s'apparente
aux thèmes des trois grandes roses des cathédrales.
Dans ce site,
vous pouvez consulter les différentes rubriques concernant cet
enseignement : Mandalas,
Art celtique,
Géométrie sacrée,
Arts
sacrés, Formation en
pédagogie artistique pluridisciplinaire,
Arts thérapeutiques. |